Information toute fraiche: le Centre Culturel Irlandais dans tous ses états  

Voici un tout nouvel éditorial qui va parachever notre revue de presse sur « le patrimoine ».

Le titre saisissant (le Centre Culturel Irlandais dans tous ses états  ) est parlant.

Identifié sous la signature «», l’éditorialiste est connu et fiable.

Vous pouvez donc donner du crédit à cette édition.

L’article a été édité à une date indiquée 2022-05-20 06:08:00.

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5 rue des Irlandais dans le 5e arrondissement, derrière une porte monumentale verte, est asilé le Centre Culturel Irlandais de Paris depuis maintenant 20 ans. Le distingué bâtiment, d’abord Hôtel Particulier, avant d’être aménagé pour accueillir une communauté d’ecclésiastique, ceint une grande cour propice au délassement comme à la lecture ou la réflexion. Une vierge de la douleur taillée dans la pierre, une stèle rappelant à l’histoire irlandaise des lieux, ou encore une chapelle consacrée à Saint Patrick, font du lieu un bout d’Irlande au cœur de la latinité. Pour accéder aux grandes et riches collections du centre, il faut monter les marches de l’édifice pour se retrouver au-dessus de la chapelle.

De la recherche à l’exposition

Plus de 8000 ouvrages datant du XVe au XIXe sont à découvrir dans les fonds patrimoniaux du Centre culturel irlandais. « Ces livres proviennent du fond de l’ancien Collège des Irlandais, auquel se sont agrégées les collections des bibliothèques des séminaires catholiques anglais et écossais après un décret consulaire de Napoléon qui a réuni ces trois institutions », nous confie Marion Mossu, chargée de ressources documentaires du CCI. Une bibliothèque patrimoniale dont les collections ont d’ailleurs été restaurées entre 2006 et 2011, avec le soutien du gouvernement irlandais et d’institutions françaises, comme la DRAC île-de-France ou encore la Bnf, dont le CCI est pôle associé

Bibliothèque patrimoniale du Centre Culturel irlandais. Crédits : Julien Mouffron-Gardner.

En 2011, la structure a entrepris un travail de numérisation de la bibliothèque patrimoniale sur un rythme de 10 ouvrages numérisés par an en moyenne, pour un total de quelque 175 documents digitalisés à ce jour. En pratique, la sélection s’effectue notamment grâce aux chercheurs en études irlandaises qui identifient les candidats pertinents à la mise en ligne. On y retrouve des ouvrages rares, comme un dictionnaire anglo-irlandais du XVIIIe siècle, ou encore la plupart des pièces qui façonnent les expositions organisées par le centre.

Et nouveauté, depuis cette semaine, un module d’expositions virtuelles permet de découvrir certains de ces textes. L’histoire du livre, les reliures anciennes, les marginalia (notes ou dessins ajoutés par les lecteurs ou les copistes en marge des ouvrages), ou encore de l’art d’être vertueux en Europe d’Ancien Régime, sont certains des thèmes de ces expositions, présentés précédemment dans la salle d’exposition du bâtiment, et ressuscités par la grâce de la technologie.

En outre, la version numérique de l’exposition présentée en ce moment sur site, Les secrets du livre ancien révélés, une approche archéologique du livre, est également disponible en ligne, et se poursuit sur place jusqu’au 30 juin,  en accès libre et gratuit de 14h à 18h tous les jours, et jusqu’à 20h le mercredi.

Un Psautier flamand. Crédits : Marielsa Niels.  Centre Culturel irlandais.

Lieu phare de la culture irlandaise en Europe

Si le Centre culturel Irlandais à été inauguré il y a tout juste 20 ans, il est tributaire d’une longue histoire des relations franco-irlandaises, d’abord basée sur un catholicisme commun et une farouche opposition à la Perfide Albion… Dans le Royaume-Uni du XVIe siècle d’un Cromwell, où les catholiques irlandais se sont vus interdire, dans leur propre pays, la possibilité d’une éducation religieuse, des collèges irlandais se sont créés en Europe : à Rome, Louvain, Bordeaux, Nantes, Salamanque, ou encore, l’une des plus importantes, à Paris.

Au XVIIe siècle, le Séminaire catholique irlandais de Paris reçoit de Louis XIV le Collège des Lombards, puis s’installe dans l’actuel bâtiment en 1775, avant que celui-ci soit confisqué à la Révolution française. Napoléon rendra finalement l’édifice en 1805 à ses propriétaires, quand l’organisme devient une fondation la plaçant sous statut associatif et d’intérêt public.  Un passé teinté des accents de l’Irlande qui fit de l’édifice l’écrin idéal pour accueillir le CCI en 2002.

Aujourd’hui, la fondation est également soutenue par les pouvoirs irlandais à travers des subventions de l’Art council d’Irlande du nord et du gouvernement irlandais, qui souhaitent ainsi soutenir la programmation culturelle nationale à l’extérieur de leurs frontières. « Le site de Paris est le lieu phare de la culture irlandaise en Europe », assure Marion Mossu.

Chapelle consacrée à Saint Patrick du Centre Culturel irlandais. ActuaLitté (CC BY-SA 2.0)

Cette importance s’explique notamment par toutes les activités proposées tout au long de l’année, comme des locaux et du contenu mis à disposition des chercheurs, comme des curieux du pays de Samuel Beckett. Le CCI est un lieu de résidence pour les étudiants et les artistes, tous sélectionnés sur dossier. Marion Mossu explique : « Pour les étudiants, nous proposons une trentaine de places. Côté artistes, neuf sont en résidence en mai. Parmi eux, les écrivains John Holten et Dermot Bolger. » De ce dernier, Une arche de lumière (Trad. Marie-Hélène Dumas), qui est paru en janvier aux éditions Joëlle Losfeld, sera présentée à la nuit de la littérature du Forum des Instituts Culturels Étrangers à Paris ( FICEP) le 21 mai.

En dessous de la  bibliothèque patrimoniale au rez-de-chaussée, la médiathèque propose un large contenu centré autour de la production irlandaise pour un public plus large. Entre ses murs colorés sont représentés tous les arts du pays de George Bernard Shaw : 11.000 documents physiques et 10.000 numériques, dans un ratio de 80% du contenu en langue anglaise, 15 % en français et 5 % en gaélique. L’occasion d’y découvrir des films de l’île d’E. R. Dodds parfois peu connus, des musiciens ou auteurs déjà largement traduits en français ou encore méconnus, ou encore des revues et journaux introuvables en France, mis à part au CCI.

Enfin, plus insolites, des lectures à la chandelle sont régulièrement organisées dans la Bibliothèque de Patrimoine rénovée. La chapelle accueille également des concerts et lectures : l’actrice Emmanuelle Devos était par exemple venue en début d’année pour lire James & Nora (Trad. Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat) d’Edna O’Brien, paru chez Sabine Wespieser éditeur.

Une riche programmation 2022

Outre les 20 ans du centre, la structure dédiée à la culture irlandaise célèbre cette année le centenaire de la parution du plus célèbre roman du XXe siècle irlandais, Ulysse (Trad. Jacques Aubert), de James Joyce. Depuis février, mois de la publication du monument, et jusqu’à juin, le CCI a présenté et proposera encore plusieurs expositions, projets et rencontres autour du grand auteur national.

Le centre invite notamment les curieux à « prendre part au plaisir que suscite la langue d’Ulysse, même par touches », puisque le texte intégral est diffusé dans la cour du bâtiment. Mais également une balade audio inédite commandée à Rachel Ní Chuinn pour découvrir le Paris de Joyce, ou encore une introduction interactive qui permet d’explorer ce grand roman et le scandale qu’il a représenté à sa parution… De quoi accompagner les passionnés de l’auteur jusqu’au fameux Bloomsday, le 16 juin. Ce jour-là, la CCI convie les visiteurs à revêtir ses plus beaux habits de début de siècle et venir écouter dans la cour du centre quelques-uns des mots de la célèbre odyssée de Leopold Bloom.

En parallèle, une programmation autour de l’indépendance de l’Irlande finalisée en 1922, est également organisée, dont tous les détails sont à découvrir ici.

Crédits : ActuaLitté (CC BY-SA 2.0)

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