Les commerçants du centre-ville ont reçu une invitation pour un temps d’échanges et d’informations, vendredi 10 janvier 2025, avec l’élue chargée du patrimoine, Clémence Pourroy.
L’ordre du jour portait sur « l’implantation des travaux, le phasage et la présentation de ce qui va être réalisé ». Pour l’élu, « l’idée était que les commerçants soient bien au courant pour être des relais » tout en admettant que la réunion avait été « le réceptacle d’un certain nombre de difficultés ».
« Ce n’est pas un secteur oublié »
Clémence Pourroy a reconnu que l’implantation du chantier s’était faite pendant la période de Noël, « ce qui est une période sensible pour les commerçants qui ont lié leur résultat de Noël avec l’ensemble de ce qui se passe dans le centre-ville ».
L’élue ne cache pas que la fermeture du parking Notre-Dame a également alimenté les discussions. « Nous avons bien conscience que c’est un effort supplémentaire pour eux. Pour autant, nous leur avons présenté une proposition. Le chantier pourra être un prétexte à de la visite, à de la médiation, à du soutien… La réunion a eu lieu dans l’office de tourisme qui est partie prenante de cette dimension-là. Il va d’ailleurs accueillir la maison du chantier. On veut créer une nouvelle destination. »
Cette maison sera un lieu de médiation « tournée sur la valorisation des métiers de la restauration »avec des conférences, des petites expositions, des départs des visites guidées et des actions en faveur du public jeune. « Nous sommes dans la réalité des désagréments liés à un chantier qui crée de l’inquiétude. On va se revoir sur les questions très techniques. Nous continuons à chercher un dialogue serein. »
Clémence Pourroy a expliqué que la palissade aurait dû être montée et habillée pour les fêtes mais « que les aléas du chantier ont repoussé de trois semaines » tout en rappel certaines animations proposées dans ce quartier : l’éclairage, le petit train, les illuminations de Notre-Dame tout l’été… « Ce n’est pas un secteur oublié. »
« Une provocation »
Les commerçants adhérents à Poitiers le Centre ou non, à la sortie de la réunion, ont conservé le sentiment « délaissement du quartier Notre-Dame » avec « une impression de ne pas être écoutée ». « Le secteur commence à souffrir vraiment, constate Jean-Baptiste Dubreuil, président de l’association des commerçants qui se fait le porte-parole de ses collègues présents à la réunion. La gérante d’une boutique Grand-Rue a placé un capteur et elle a constaté moins 30 % de fréquentation. On ne parle pas de chiffre d’affaires. »
La palissade autour de l’église a été, selon lui, un des gros points de crispation. « Nous ne comprenons pas pourquoi elle a été installée en décembre ; elle a enlevé le côté féerique des fêtes de Noël. Ça a été pris comme une provocation. La Ville pouvait peut-être attendre un mois. D’autant que nous avons appris qu’elle resterait pendant deux ans et demi du côté de la rue du Marché. » Ensuite de lister les autres problématiques rencontrées : le manque d’information ou une carence dans sa diffusion, les difficultés d’accès pour les livraisons, le parking fermé, les poubelles…
« On fait face à une nécessité avec ces travaux mais il ya des méthodes, assure Jean-Baptiste Dubreuil. C’est une question de savoir vivre. Quand on prône le collectif, il faut savoir le jouer jusqu’au bout. Une petite compensation sur les droits de terrasse serait un geste de la part de la collectivité bien perçue. Mais… »